LMV La Mésange Verte

Bacillus thuringiensis

Le printemps approche, et avec lui le retour d’un ravageur bien connu des pins : la chenille processionnaire. Pour les particuliers comme pour les collectivités, l’enjeu est clair : limiter la prolifération de cet insecte urticant avant qu’il ne descende en procession et ne mette en danger la santé humaine, animale et végétale. L’un des moyens les plus utilisés pour intervenir en amont reste la pulvérisation de Bacillus thuringiensis, un traitement biologique à la fois efficace et réglementé. Mais encore faut-il savoir l’appliquer correctement.

Bacillus thuringiensis : une bactérie naturelle… à manier avec expertise

Le Bacillus thuringiensis kurstaki (BtK) n’est pas un produit chimique de synthèse. C’est une bactérie naturellement présente dans les sols, les végétaux, l’eau ou encore l’air. Son pouvoir insecticide, connu depuis le début du XXe siècle, cible les larves de lépidoptères — dont fait partie la processionnaire. Une fois ingérée par les chenilles, elle provoque une paralysie digestive, entraînant leur mort en quelques jours.

⚠️ C’est donc un outil précieux dans la lutte contre ce nuisible, autorisé en agriculture biologique. Mais si le Bt est inoffensif pour l’homme ou les animaux domestiques, son efficacité et son innocuité pour les autres insectes (notamment les pollinisateurs) dépendent entièrement de la manière dont il est appliqué.

Une méthode de traitement soumise à conditions

Le traitement ne fonctionne que si les chenilles ingèrent le produit. Il faut donc le pulveriser les aiguilles de pin de manière homogène, sans que la solution ne ruisselle vers le sol. C’est là que tout se joue. Le bon geste, le bon matériel, le bon moment. En théorie, cela semble simple. En pratique, la pulvérisation demande un vrai savoir-faire.

Les meilleurs résultats sont obtenus lorsque le traitement est effectué pendant les quatres premiers stades larvaires, c’est-à-dire dès l’apparition des jeunes chenilles. Un décalage de quelques semaines peut déjà réduire l’efficacité de l’intervention, d’autant plus que la processionnaire cesse temporairement de s’alimenter pendant ses mues. Autrement dit : si vous pulvérisez alors qu’elle digère à l’arrêt, votre traitement passera à côté de sa cible.

Les pièges climatiques à éviter

Le Bt est sensible aux conditions météo. En cas de pluie ou de vent, les spores sont emportées et le produit devient inutile. Une exposition trop forte au soleil peut également le dégrader, car les rayons UV détruisent rapidement son efficacité. C’est pourquoi il est recommandé de traiter par temps couvert, sec, sans vent, à des températures supérieures à 12°C, en fin de journée si possible pour préserver les insectes pollinisateurs.

Une seconde pulvérisation, à environ une semaine d’intervalle, est généralement recommandée pour renforcer l’effet, notamment dans les zones où le cycle de vie de la chenille s’étale plus longtemps (comme sur la façade atlantique).

Une efficacité variable selon les territoires

Depuis 2011, la réglementation a considérablement restreint l’usage des traitements aériens, en raison de leur impact potentiel sur les écosystèmes aquatiques. Les préfectures n’accordent des dérogations que de manière exceptionnelle, et les distances de sécurité imposées autour des habitations et des cours d’eau sont strictes.

Bien que chez les particuliers, les traitements manuels restent autorisés, ils doivent être menés avec toutes les précautions nécessaires. C’est pour cela que nous vous recommandons fortement de toujours vous faire accompagner par un professionnel. En effet, il est presque impossible de parvenir à traiter soi-même sans conseil d’un expert. Ne prenez aucun risque et faites-vous accompagner.  

H2 Le vrai risque : mal appliquer un bon produit

Les retours d’échec ne sont pas rares. Trop souvent, nous recevons des appels de clients ayant eu recours au BT, mais l’ayant pulvérisé trop tard, mal dilué, ou sur un feuillage mouillé. Résultat : les chenilles continuent de proliférer, et le doute s’installe sur l’efficacité du produit. Pourtant, dans la plupart des cas, c’est la technique qui est en cause, non le biopesticide.

Pourquoi réserver le traitement au Bacillus aux cas spécifiques

Chez La Mésange Verte, nous considérons le BtK comme un outil complémentaire, à réserver aux situations précises : zones d’infestation massive, accès difficile aux nids, arbres de grande taille non échenillables… C’est un produit utile, mais qui ne remplace ni les Écopièges®, ni l’échenillage, ni la lutte préventive via les nichoirs à mésanges.

Dans une stratégie de lutte raisonnée, il est à envisager comme un levier d’urgence, encadré par les bonnes pratiques et les bons outils.

En résumé : pour une pulvérisation réussie

  • Utilisez un matériel adapté (atomiseur ou nébulisateur avec réglage de buses).
  • Intervenez au bon moment du cycle larvaire (L1 à L4).
  • Respectez les conditions climatiques idéales : temps sec, sans vent, sans pluie, sans soleil direct.
  • appliquer le soir après le coucher du soleil pour éviter le contact direct avec les abeilles
  • N’oubliez pas que le mouillant utilisé n’est pas toujours homologué bio.

Nous sommes là pour vous accompagner

La chenille processionnaire est aujourd’hui l’un des marqueurs du dérèglement climatique. Elle s’adapte, progresse, résiste. Face à elle, seule une stratégie complète et maîtrisée permet de contenir sa prolifération.

Nous vous accompagnons dans la mise en place d’un calendrier de traitement personnalisé, tenant compte de votre région, du taux d’infestation, et des méthodes complémentaires à votre disposition.

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