L’usage des phytosanitaires dans le colimateur, les traitements contre la chenille processionnaire sont concernés
L’état français se soucie de la bonne utilisation des produits phytosanitaires et en particulier de leur impact sur les insectes butineurs. La « mention abeille » souvent utilisée à tord pour démonter l’inocuité des pesticides sera revue et corrigée dans les prochains mois.
Un ministre sensibilisé par la protection des abeilles
Stéphane Le Foll, notre ministre de l’agriculture a montré son intérêt pour la protection des abeilles cet hiver en installant quatres ruches au sein de son ministère. Il a annoncé au mois de mars la révision de la législation et de l’utilisation de la « Mention abeille » dans les tous prochains mois.
« Mention abeille »
Les produits portant cette mention se doivent d’être appliqués en dehors de la période de butinage des abeilles et donc de leur présence. Cette législation était très souvent contournée pour ne pas dire détournée. Les applicateurs de pesticides se servent en effet très couramment de cette mention pour signifier à leur clients que les pesticides employés portant cette mention sont totalement inofensifs pour les abeilles, d’où cette appellation. En savoir plus
L’étude de l’ANSES
Si notre ministre s’est penché sur la question, c’est après l’étude solide de l’ANSES (Agence nationale de Sécurité Sanitaire) dont les conclusions sont très claires : tout pesticide pulvérisé dans la journée est nocif aux abeilles en période de butinage. En effet, les abeilles sont sensibles à la lumière et leur activité de butinage est calquée sur le cycle jour. On comprend donc aisément pourquoi les pesticides qui sont nocifs pour elles sont interdits pendant ces périodes et à ces heures de la journée. Les abeilles se désaltèrent également avec la rosée présente le matin, ainsi qu’avec des gouttes de pluies résiduelles. Les pulvérisations avant même le lever du jour sont donc elles aussi nocives pour cet insecte pollinisateur.
Les abeilles un rôle majeur sur nos cultures
Le rôle de pollinisation des abeilles sur les cultures n’est plus à démontrer. Les abeilles participent pour au moins un tiers à la pollinisation des cultures et donc au bon rendement de notre agriculture.
C’est donc à partir de ce constat que notre ministre souhaite durcir la loi. Cela fera certainement grincer les dents de bon nombre de professionnels et de fabricants, mais l’enjeu semble de taille et respectable. Le cheptel des abeilles françaises et tout particulièrement celui du Var a considérablement régréssé et les pesticides sont véritablement à prendre en considération.
Les pulvérisations au Bacillus Thuringiensis sont concernées
Les pulvérisations de la bactérie Bacillus Thuringiensis sont elles aussi concernées par cette loi, car le produit possède la fameuse « mention abeille ». Si vous êtes un professionnel, ce changement d’habitude est à prendre en compte. Les plages d’application se restreignent donc considérablement et contrarieront certainement les planification des applicateurs. Se rapprocher au maximum des heures de fin de journée serait l’idéal, mais dans la pratique qu’en sera t-il réellement?
Les particuliers eux aussi concernés
Si vous achetez du Bacillus en jardinerie, vous devez penser à ces plages d’application, en fin de journée et à la tombée du jour.
Pulvériser la moitié de votre arbre suffit amplement pour obtenir des résultats car les chenilles sont encore dans le tiers bas de l’arbre. Attention ! Il a été démontré que les particuliers ont tendance à doubler les doses de phytosanitaires. Cela ne sert à rien, sinon à empoisonner doublement l’écosystème, et vous et votre famille au final.
La rémanence de certains phytos transportés dans vos tapis peut durer jusqu’à 5 années, alors prudence et parcimonie !
Un prochain article sera consacré aux pulvérisation de BT.
Très bon été à tous nos lecteurs !