On parle souvent des dangers de la chenille processionnaire pour les chiens et les chats. Mais ce que beaucoup ignorent, c’est que les chevaux sont eux aussi exposés à des risques sanitaires majeurs. Urtications généralisées, œdèmes ou bien nécroses buccales… Le simple contact avec les poils de ces chenilles peut provoquer une urgence vétérinaire vitale, avec parfois des séquelles irréversibles.
Un risque d’envenimation grave, parfois fatal
Les chevaux sont exposés dès qu’ils pâturent ou se reposent sous des pins infestés. Le risque principal survient lorsque l’animal entre en contact avec des poils urticants présents sur l’herbe, le sol, ou encore dans l’air ambiant. Ces poils microscopiques sont libérés par la chenille dès qu’elle se sent menacée, y compris lorsqu’elle est piétinée ou simplement dérangée.
En effet, une fois en contact avec la peau, ils provoquent des urtications sévères, avec formation de vésicules, démangeaisons intenses, et lésions de grattage. Mais le plus grand danger réside dans l’ingestion. Si un cheval broute de l’herbe contaminée, il peut avaler une quantité importante de poils urticants… et donc déclencher une réaction en chaîne.
La nécrose de la langue : un symptôme critique
Le venin contenu dans les poils, appelé thaumatopoéïne, s’attaque aux tissus les plus sensibles : babines, langue, gencives et muqueuses. Très rapidement, les zones touchées gonflent, deviennent dures, douloureuses, puis changent de couleur : elles passent du rose au jaune, puis au noir. C’est le signe d’une nécrose tissulaire en cours.
Ainsi, sans traitement vétérinaire immédiat, des fragments de langue ou de tissus peuvent littéralement tomber. Dans les cas extrêmes, l’animal ne peut plus ouvrir la bouche, ni s’alimenter, ni respirer correctement. La nécrose peut s’étendre aux voies respiratoires et digestives, avec des conséquences rénales ou hématologiques graves.
👉 Le pronostic vital peut, de ce fait, être engagé en quelques heures.
Ce qui rend la chenille si dangereuse pour les équidés
- Les chevaux n’ont pas le réflexe d’éviter les zones infestées.
- Leur comportement naturel (brouter tête baissée et flairer le sol) les expose directement.
- Le système digestif et buccal très vascularisé du cheval en fait une cible idéale pour le venin urticant.
- Les poils peuvent persister plusieurs semaines au sol, même après la procession.
Les cas les plus graves sont souvent observés au printemps, pendant ou juste après les processions.
Les bons réflexes à adopter
- Ne laissez jamais vos chevaux pâturer sous des pins en période de procession (février à avril selon les régions).
- Surveillez les zones de repos, d’ombre ou d’alimentation : un nid vide ou une procession ancienne suffit à contaminer l’espace.
- Si votre cheval présente des signes inhabituels (salivation excessive, langue gonflée, refus de manger, babines noires ou œdématiées), contactez immédiatement votre vétérinaire.
- En attendant, évitez toute manipulation de la gueule, rincez à l’eau claire sans faire avaler le liquide, et placez l’animal au repos dans un endroit non exposé au vent.