En tant que professionnels de la lutte contre la chenille processionnaire, nous récoltons chaque année des témoignages de problèmes sanitaires sérieux. Cette année c’est une personne atteinte au niveau des yeux qui nous apporte son témoignage ô combien douloureux et qui pour elle va avoir des suites médicales à cause des lésions subies. Nous avons donc voulu vous informer des dangers sérieux pouvant survenir après une urtication oculaire et intrusion de poils urticant.
Les affections occulaires
Les affections cornéennes dues aux poils des chenilles sont de plus en plus fréquentes. La forme du poil à la particularité d’être barbelé, ce qui entraine une fixation plus forte. Jointe aux mouvements oculopalpétraux, la progression du poil vers la corné peut devenir dramatique et dans les cas les plus rare, évoluer vers une cécité
1.Comment
La contamination par le poil de la chenille processionnaire du pin survient soit par le contact direct avec la chenille ou le nid, soit par contact indirect avec le sol ou des poils urticants en suspension dans l’air. Portés par le vent ou lors d’agression (écrasement, toucher…), stressées, les chenilles ouvrent leurs miroirs et libèrent leurs poils dans l’atmosphère.
2.Symptômes
Les premières brûlures ou démangeaisons apparaissent au bout d’une période de latence de 10 à 15 minutes mais sont très vite progressives.
Il a été observé, après 1 à 4h, le développement d’une conjonctivite et les symptômes suivant :
-Démangeaison et sècheresse -Brulures vives unilatérale et progressives -Hypérémie (afflux sanguin provoquant irritation et rougeurs) -Œdème ou enflure de la conjonctive ou des paupières -Photophobie (sensibilité à la lumière) -Larmoiement
-Formation de nodules conjonctivaux qui englobent le poil de la chenille
3.Traitement
En cas de contact oculaire, consultez un spécialiste au plus vite. Les yeux doivent être rincés, de préférence chez un ophtalmologue après application d’une solution anesthésique locale. Un examen minutieux des yeux confirmera ou pas la présence de poils urticants résiduels.
Le traitement dépend de la situation
–Si l’œil est irrité après un contact certain avec une ou plusieurs chenilles et que l’examen biomicroscopique ne trouve aucun poil à la surface de l’œil ou dans les culs de sacs, un simple lavage abondant au sérum physiologique tiédi suffit
-S’il existe un ou plusieurs poils à la surface de l’œil mais non fichés dans la conjonctive ou la cornée, le professionnel de santé devra les extraire au moyen d’une aiguille lancéolée. En effet, l’épilation à la pince risque de briser le poil et laisser ainsi une partie continuer de migrer dans l’œil.
–Si le poil est fiché dans la cornée ou dans la conjonctive, il faut procéder à l’extraction en salle d’opération. Une incision est pratiquée à côté du poil dans la cornée ou dans la conjonctive et il est extrait à l’aiguille lancéolée ou à la pointe du bistouri.
Un traitement adjuvant par corticoïdes et antibiotiques locaux est nécessaire. La persistance de poils dans la cornée est à l’origine de l’apparition de nodules cornéens et conjonctivaux.
L’évolution dépend du délai de consultation et de la profondeur de pénétration.
4.Etat pathologique chronique.
La pénétration intraoculaire est à l’origine des accidents tardifs :
-kérato-conjonctivite (double inflammation ; de la conjonctive et de la cornée de l’œil) –cataracte ( opacification partielle ou totale du cristallin –choriorétinite (inflammation de la membrane postérieur de l’œil, accolé à la rétine) –endophtalmie (inflammation des tissus interne de l’œil du a des micro-organismes infiltrés) –décollement de rétine (non traité peut entrainer une cécité) –cellulite orbitaire (infection qui peut conduire à une cécité)
Attention, ces accidents peuvent survenir des dizaines d’années après la lésion initiale.
Les lésions oculaires sont donc à prendre au sérieux. Une consultation chez un ophtalmologue s’impose et doit se faire le plus rapidement possible afin d’éviter les migrations vers l’intérieur de l’œil. Cette consultation qui peut vous paraitre inutile au premier abord vous évitera de subir des dommages quelquefois irréversibles.
Alors on ne touche pas à la processionnaire, ou alors avec de bonnes protections : lunettes couvrantes, vêtement protecteur, gants et masque respiratoire. On arrose abondamment tout ce qui a été souillé par le passage de la processionnaire afin d’éviter de soulever, recevoir ou transporter les dangereux poils urticants. Tout ce qui servait de protection doit également être rincé, les vêtements lavés à 60°c. On ne plaisante pas avec la processionnaire !
témoignage de Madame P d’A
« .Chaque année je coupe et fais brûler les nids de ces charmantes bestioles. Cette année, j’ai décidé de passer à la vitesse supérieure au vu du nombre de nids et j’ai donc commander dans un premier temps deux pièges chez vous.Je ne sais toujours pas ce qu’il s’est passé mais un jour de grand vent, j’ai voulu contrôler que les chenilles prenaient bien le bon chemin du piège.
PS : Je ne les touche pas directement, mais ne porte pas de lunettes.
J’ai dû malencontreusement mettre la main, la manche ou mes cils à un endroit contenant des poils et 30 mn plus tard, mon œil gauche s’est mis à me brûler de plus en plus fort, engendrant des maux de tête très douloureux.
La nuit fut longue et la douleur présente même les yeux fermés. Le lendemain, mon travail sur ordinateur devenant de plus en plus pénible, une visite en urgence chez SOS médecin a permis de retirer 2 poils au moins (sous anesthésie de la cornée et après raclure avec une coton tige spécifique).
Deux jours plus tard et malgré les collyres et pommades, peu d’amélioration, direction les urgences ophtalmiques, et le verdict tombe sans appel, intervention chirurgicale sous anesthésie générale en urgence pour enlever les poils présents en profondeur.
Deux semaines après l’intervention, je reste très sensible à la lumière, les chirurgiens n’ont pas pu tout enlever au risque de transpercer la cornée, je vais devoir vivre avec les poils restants.
Mon cas n’est malheureusement pas isolé. Je pensais prendre toutes les précautions pour approcher ces petites bêtes mais c’est à présent munis de gants, de lunettes de protection, voire d’un masque sur le nez que je continue leur extermination (avec 2 pièges supplémentaires et le pack phéromone).
En espérant que mon expérience malheureuse mette en garde le plus de personnes possibles. »
Cet article a été rédigé à partir des études de plusieurs institutions sanitaires et médicales que vous pourrez retrouver dans leurs intégralités en suivant les liens ci-dessous.
La processionnaire et les lésions occulaires
En tant que professionnels de la lutte contre la chenille processionnaire, nous récoltons chaque année des témoignages de problèmes sanitaires sérieux. Cette année c’est une personne atteinte au niveau des yeux qui nous apporte son témoignage ô combien douloureux et qui pour elle va avoir des suites médicales à cause des lésions subies. Nous avons donc voulu vous informer des dangers sérieux pouvant survenir après une urtication oculaire et intrusion de poils urticant.
Les affections occulaires
Les affections cornéennes dues aux poils des chenilles sont de plus en plus fréquentes. La forme du poil à la particularité d’être barbelé, ce qui entraine une fixation plus forte. Jointe aux mouvements oculopalpétraux, la progression du poil vers la corné peut devenir dramatique et dans les cas les plus rare, évoluer vers une cécité
1.Comment
La contamination par le poil de la chenille processionnaire du pin survient soit par le contact direct avec la chenille ou le nid, soit par contact indirect avec le sol ou des poils urticants en suspension dans l’air. Portés par le vent ou lors d’agression (écrasement, toucher…), stressées, les chenilles ouvrent leurs miroirs et libèrent leurs poils dans l’atmosphère.
2.Symptômes
Les premières brûlures ou démangeaisons apparaissent au bout d’une période de latence de 10 à 15 minutes mais sont très vite progressives.
Il a été observé, après 1 à 4h, le développement d’une conjonctivite et les symptômes suivant :
-Brulures vives unilatérale et progressives
-Hypérémie (afflux sanguin provoquant irritation et rougeurs)
-Œdème ou enflure de la conjonctive ou des paupières
-Photophobie (sensibilité à la lumière)
-Larmoiement
-Formation de nodules conjonctivaux qui englobent le poil de la chenille
3.Traitement
En cas de contact oculaire, consultez un spécialiste au plus vite. Les yeux doivent être rincés, de préférence chez un ophtalmologue après application d’une solution anesthésique locale. Un examen minutieux des yeux confirmera ou pas la présence de poils urticants résiduels.
Le traitement dépend de la situation
–Si l’œil est irrité après un contact certain avec une ou plusieurs chenilles et que l’examen biomicroscopique ne trouve aucun poil à la surface de l’œil ou dans les culs de sacs, un simple lavage abondant au sérum physiologique tiédi suffit
-S’il existe un ou plusieurs poils à la surface de l’œil mais non fichés dans la conjonctive ou la cornée, le professionnel de santé devra les extraire au moyen d’une aiguille lancéolée. En effet, l’épilation à la pince risque de briser le poil et laisser ainsi une partie continuer de migrer dans l’œil.
–Si le poil est fiché dans la cornée ou dans la conjonctive, il faut procéder à l’extraction en salle d’opération. Une incision est pratiquée à côté du poil dans la cornée ou dans la conjonctive et il est extrait à l’aiguille lancéolée ou à la pointe du bistouri.
Un traitement adjuvant par corticoïdes et antibiotiques locaux est nécessaire. La persistance de poils dans la cornée est à l’origine de l’apparition de nodules cornéens et conjonctivaux.
L’évolution dépend du délai de consultation et de la profondeur de pénétration.
4.Etat pathologique chronique.
La pénétration intraoculaire est à l’origine des accidents tardifs :
-kérato-conjonctivite (double inflammation ; de la conjonctive et de la cornée de l’œil)
–cataracte ( opacification partielle ou totale du cristallin
–choriorétinite (inflammation de la membrane postérieur de l’œil, accolé à la rétine)
–endophtalmie (inflammation des tissus interne de l’œil du a des micro-organismes infiltrés)
–décollement de rétine (non traité peut entrainer une cécité)
–cellulite orbitaire (infection qui peut conduire à une cécité)
Attention, ces accidents peuvent survenir des dizaines d’années après la lésion initiale.
Les lésions oculaires sont donc à prendre au sérieux. Une consultation chez un ophtalmologue s’impose et doit se faire le plus rapidement possible afin d’éviter les migrations vers l’intérieur de l’œil. Cette consultation qui peut vous paraitre inutile au premier abord vous évitera de subir des dommages quelquefois irréversibles.
Alors on ne touche pas à la processionnaire, ou alors avec de bonnes protections : lunettes couvrantes, vêtement protecteur, gants et masque respiratoire. On arrose abondamment tout ce qui a été souillé par le passage de la processionnaire afin d’éviter de soulever, recevoir ou transporter les dangereux poils urticants. Tout ce qui servait de protection doit également être rincé, les vêtements lavés à 60°c. On ne plaisante pas avec la processionnaire !
témoignage de Madame P d’A
« .Chaque année je coupe et fais brûler les nids de ces charmantes bestioles. Cette année, j’ai décidé de passer à la vitesse supérieure au vu du nombre de nids et j’ai donc commander dans un premier temps deux pièges chez vous.Je ne sais toujours pas ce qu’il s’est passé mais un jour de grand vent, j’ai voulu contrôler que les chenilles prenaient bien le bon chemin du piège.
PS : Je ne les touche pas directement, mais ne porte pas de lunettes.
J’ai dû malencontreusement mettre la main, la manche ou mes cils à un endroit contenant des poils et 30 mn plus tard, mon œil gauche s’est mis à me brûler de plus en plus fort, engendrant des maux de tête très douloureux.
La nuit fut longue et la douleur présente même les yeux fermés. Le lendemain, mon travail sur ordinateur devenant de plus en plus pénible, une visite en urgence chez SOS médecin a permis de retirer 2 poils au moins (sous anesthésie de la cornée et après raclure avec une coton tige spécifique).
Deux jours plus tard et malgré les collyres et pommades, peu d’amélioration, direction les urgences ophtalmiques, et le verdict tombe sans appel, intervention chirurgicale sous anesthésie générale en urgence pour enlever les poils présents en profondeur.
Deux semaines après l’intervention, je reste très sensible à la lumière, les chirurgiens n’ont pas pu tout enlever au risque de transpercer la cornée, je vais devoir vivre avec les poils restants.
Mon cas n’est malheureusement pas isolé. Je pensais prendre toutes les précautions pour approcher ces petites bêtes mais c’est à présent munis de gants, de lunettes de protection, voire d’un masque sur le nez que je continue leur extermination (avec 2 pièges supplémentaires et le pack phéromone).
En espérant que mon expérience malheureuse mette en garde le plus de personnes possibles. »
Cet article a été rédigé à partir des études de plusieurs institutions sanitaires et médicales que vous pourrez retrouver dans leurs intégralités en suivant les liens ci-dessous.
Lésions cornéennes dues aux poils de chenilles
Centre Ophtalmologique de Barcelone
Chenilles processionnaires et leur dangers
Ecole nationale de la Santé Publique
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