LMV La Mésange Verte

lésions oculaires

Chaque année, les témoignages se multiplient sur les atteintes sanitaires graves causées par la chenille processionnaire. L’un des plus préoccupants reste l’atteinte des yeux, parfois jusqu’à la nécessité d’une intervention chirurgicale et, dans les cas les plus extrêmes, une cécité partielle ou totale. Pour éviter ces complications, il est indispensable de connaître les mécanismes de contamination, les symptômes à surveiller et les gestes d’urgence à adopter.

Pourquoi les yeux sont-ils particulièrement vulnérables ?

Une forme de poil barbelée, difficile à extraire

Les poils de la chenille processionnaire sont barbelés, ce qui favorise leur fixation et leur migration sous l’effet du clignement des paupières. Le vent ou un simple contact avec une surface contaminée peut suffire à provoquer une contamination oculaire, sans toucher la chenille directement.

Lorsqu’elles se sentent menacées, les chenilles libèrent leurs poils urticants dans l’air via leurs “miroirs” dorsaux. Ces poils invisibles peuvent atteindre les yeux, la peau, les voies respiratoires ou se déposer sur les vêtements, le sol, les outils, etc.

Symptômes d’une atteinte oculaire liée à la processionnaire

Les premiers symptômes apparaissent généralement 10 à 15 minutes après l’exposition. Ils évoluent rapidement :

  • Brûlures vives et démangeaisons

  • Rougeur et gonflement des paupières (œdème)

  • Larmoiement et photophobie (intolérance à la lumière)

  • Hypérémie conjonctivale (rougeur intense)

  • Sensation de corps étranger

  • Formation de nodules conjonctivaux autour des poils

  • Douleur unilatérale progressive

Un simple frottement d’œil ou une exposition indirecte (vent, poussière, surface contaminée) peut suffire à provoquer ces symptômes.

Les bons réflexes en cas de contact oculaire

Ne jamais attendre !

Une consultation ophtalmologique en urgence est indispensable. L’œil doit être rincé, de préférence sous anesthésie locale, et examiné minutieusement à la lampe à fente.

Selon la gravité, trois cas de figure peuvent se présenter :

  • Aucun poil détecté à l’examen : un lavage tiède au sérum physiologique peut suffire.

  • Poil visible mais non incrusté : extraction avec une aiguille lancée (jamais à la pince, au risque de casser le poil).

  • Poil fiché dans la cornée ou la conjonctive : extraction chirurgicale en bloc opératoire, sous anesthésie générale si nécessaire.

Un traitement post-opératoire à base d’antibiotiques et de corticoïdes locaux est souvent nécessaire.

Les complications chroniques possibles

Des accidents graves peuvent survenir des mois ou des années après si le poil reste fiché ou migre en profondeur :

  • Kérato-conjonctivite chronique

  • Cataracte

  • Choriorétinite (inflammation du fond d’œil)

  • Endophtalmie (infection interne de l’œil)

  • Décollement de rétine

Cellulite orbitaire (inflammation sévère, risque de cécité)

Le témoignage de Madame P. d’A.

« Cette année, j’ai voulu vérifier l’efficacité de mes pièges un jour de grand vent. Sans contact direct, mais sans lunettes, mon œil gauche a été contaminé. Résultat : maux de tête, douleur oculaire insupportable, rendez-vous d’urgence chez SOS Médecin, puis aux urgences ophtalmiques. Résultat : extraction chirurgicale partielle, photophobie persistante, et poils encore présents dans l’œil…

Je croyais prendre toutes les précautions. Aujourd’hui, je ne m’approche plus de la chenille sans gants, lunettes, masque. J’espère que mon expérience servira à d’autres. »

Protégez-vous efficacement

Ne prenez jamais ces risques à la légère. Pour manipuler ou approcher la chenille processionnaire :

  • Portez des lunettes couvrantes, des gants, un masque respiratoire et des vêtements longs.

  • Arrosez abondamment toutes les surfaces contaminées (terrasse, mobilier, sols) pour rabattre les poils.

  • Lavez les vêtements à 60°C minimum.

  • Ne brûlez pas les nids sans protection. Ne les manipulez jamais à mains nues.

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