LMV La Mésange Verte

chenille processionnaire en automne
À l’automne, le cycle de vie de la chenille processionnaire du pin se manifeste différemment selon les zones climatiques. Climat atlantique, méditerranéen, continental ou montagnard… chaque région présente des stades de développement distincts, à prendre en compte pour ajuster les méthodes de lutte et anticiper les futures processions.Voici un tour d’horizon clair des situations régionales, accompagné des gestes recommandés selon les stades larvaires observés.

Climat méditerranéen : chenilles jeunes, éclosions en cours

Dans les régions du sud (PACA, Languedoc, Roussillon), la majorité des pontes a éclos. On observe :

  • Des pré-nids (petites toiles à l’aspect arachnéen) dans le tiers inférieur de l’arbre,
  • Des chenilles au stade 1 à 3 : jeunes, vertes, parfois translucides. Les stades 1 et 2 ne sont pas encore urticants, tandis que le stade 3 marque l’apparition des plages orangées et des poils urticants.

Certaines pontes non écloses subsistent encore en raison de reproductions tardives. Elles sont repérables par un manchon d’œufs lisse, sans écailles relevées.

Gestes conseillés :

  • Échenillage des manchons et pré-nids.
  • Surveillance quotidienne de l’évolution du stade larvaire.
  • Traitement au Bacillus thuringiensis en fin de journée, pour les zones étendues.

Façade atlantique : développement disparate, vigilance renforcée

C’est sur la façade atlantique (Nouvelle-Aquitaine, Bretagne sud) que les écarts sont les plus marqués. On y observe tous les stades à la fois :

  • Jeunes chenilles (stade 1, 2, 3) avec pré-nids,
  • Des chenilles avancées (stade 4 et 5) sans forcément repérer de nid d’hivers.

Ce décalage s’explique par l’émergence plus précoce des papillons, dès le mois de mai, favorisée par un climat doux et humide. Résultat : certaines colonies arrivent au terme de leur développement larvaire et donneront lieu à des processions précoces dès fin novembre, tandis que d’autres suivront le calendrier plus classique au printemps.

⚠️ La gestion de la chenille processionnaire y est plus complexe car les risques s’étalent sur plusieurs mois.

Gestes conseillés :

  • échenillage des nids quand ils peuvent être identifier
  • Installation de colliers Écopiège® dès dès le mois d’octobre.
  • Anticipation des premières descentes fin novembre.

Zones au climat océanique dégradé : prudence prolongée

Dans les régions limitrophes de l’Atlantique (ex : Vendée, Charente, Nord-Gironde), on retrouve un climat intermédiaire entre océanique et continental. Le développement y est proche de la façade ouest, avec une grande hétérogénéité.

➡️ La même diversité de stades y est observée, nécessitant une vigilance accrue sur toute la saison.

Régions continentales : vigilance dès décembre

En Bourgogne, Centre-Val de Loire, Auvergne ou Nord-Est, le développement suit un rythme intermédiaire. On observe :

  • Des chenilles au stade 3 et 4,
  • Apparition des premiers nids d’hiver.

Des processions peuvent survenir dès décembre en cas d’hiver doux.

Gestes conseillés :

  • Retrait des pontes et nids visibles dès maintenant,
  • Pose d’un Écopiège® dès novembre, avant les descentes anticipées,
  • Surveillance active dès la mi-décembre.

Zones de montagne : un cycle étalé sur deux ans

En altitude, malgré des émergences précoces de papillons, le froid ralentit fortement la maturation des chenilles. On note :

  • Des nids d’hiver visibles très tôt,
  • Mais aucune procession avant mars ou avril,
  • Une capacité d’hivernage en chrysalide sur deux saisons si la fenêtre climatique est trop courte.

Gestes conseillés :

  • Marquer les zones d’observation.
  • Planifier les installations d’Écopiège® à partir de février.
  • Intervenir au printemps avec prudence, selon la météo.

Méthodes de lutte à adapter selon les stades

Stades larvaires 1 à 3 :

  • Échenillage manuel des manchons, pré-nids et jeunes nids (avant poils urticants).
  • Traitement biologique au Bacillus thuringiensis, uniquement à la tombée du jour (voir notre article complet sur les pulvérisations :

👉 Pulvériser du Bacillus Thuringiensis : bonnes pratiques

Stades 4 et 5 :

  • Pose de colliers Écopiège® (efficace contre les processions de nymphose en fin de cycle).
  • Retrait des nids d’hiver (avec protections).
  • Le Bacillus est moins efficace sur ces stades avancés.

Une lutte collective nécessaire

La chenille processionnaire est aujourd’hui présente dans sur le 3/4 du territoire français. Les progressions fulgurantes comme celle du printemps 2015 montrent l’importance d’agir de manière coordonnée.

Pour réussir :

  • Connaitre le stade exact de l’insecte dans votre région,
  • Choisir la méthode adaptée (prévention, piégeage, traitement, retrait),
  • Mutualiser les actions avec les voisins, collectivités, écoles, écuries, etc.