LMV La Mésange Verte

En climat océanique et montagnard, installez vos pièges à phéromones!

Nos observateurs, habitants des îles atlantiques, nous signalent depuis la deuxième semaine de mai le vol vo des papillons de la processionnaire, ce qui est très précoce, comparativement aux autres régions de France.

Nos observateurs, habitants des îles atlantiques, nous signalent depuis la deuxième semaine de mai le début des vols des papillons de la processionnaire, ce qui est très précoce, comparativement aux autres régions de France.

 

1°) Le climat océanique, une exception climatique :

  • 1.1 Une région particulièrement favorable au développement des chenilles processionnaires :

Le climat océanique a pour particularité de subir des hivers doux et tempérés avec de faibles amplitudes thermiques entre minimales et maximales. Les gelées y sont rares et les étés tempérés. Les chenilles processionnaires ne subissent donc pas de gelées létales et leur cycle larvaire n’est pas ralenti par une climatologie difficile. Si l’on rajoute à cela des pins en abondance, on peut comprendre que toutes les conditions sont réunies pour permettre à la chenille urticante d’avoir des cycles de développement larvaires rapides et étalés. C’est même quelquefois en trois mois que les chenilles nées en juin/juillet effectueront la totalité de leur cycle larvaire (au lieu de 5/6 habituels). Cette rapidité est à mettre en corrélation avec l’émergence très précoce des papillons (mai/juin). Ceci est d’autant plus vrai, lorsqu’elles ne rencontrent pas de froid.

  • 1.2 Des processions précoces, mais aussi étalées dans la saison :

C’est grâce à ce même climat tempéré que les chenilles pourront étaler leur ponte et donc leur développement larvaire dans le temps. C’est donc avec une grande régularité que l’on observe sur le même arbre des colonies qui n’ont pas le même stade de développement (âge). Les processions vont donc elles aussi avoir lieu et s’étaler logiquement sur une saisonnalité plus importante (6 mois au lieu des 3 habituels dans les autres régions).

  • 1.3 Une exception valable aussi en climat océanique dégradé :

La zone géographique sous climat océanique pur n’est pas la seule concernée par ces décyclages. La zone océanique dégradée est elle aussi atteinte par ces anomalies qui deviennent au fil de leur régularité une constante dont la variabilité est dictée par la climatologie de l’année.

2°) Le climat montagnard est soumis lui aussi aux vols précoces du mois de juin :

Parce qu’en montagne le climat est rude et la belle saison très courte, les papillons de la processionnaire effectuent leur cycle sur deux années. Cela signifie qu’une chenille qui s’est enterrée au mois de mars /avril n’effectuera pas la totalité de sa transformation de chrysalide en papillon. Une première activité de transformation aura bien lieu, mais cela s’arrêtera là. L’année suivant la transformation va reprendre début juin, dès les premières vraies chaleurs, et les vols auront lieu dès courant juin.  La première transformation de la première année donnera donc de l’avance à la chrysalide de l’année suivante qui arrivera plus vite au stade papillon. Ce dernier pourra ainsi s’accoupler et pondre très tôt dans la saison. Les jeunes chenilles vont éclore pendant l’été, ce qui leur assurera une meilleure survie.

C’est donc une bonne moitié de la France qui est concernée par ces vols précoces, avec une précocité toute particulière pour les îliens, la frange littorale atlantique, les microclimats de certaines zones (Cap Frehel, Golfe du Morbihan, etc…) et les zones montagnardes.                                                       

3°) Des dates de traitements liés à cette précocité

  • 3.1Réduction des populations par phéromone

Dans ces régions il faudra installer les pièges à phéromones dès le mois de mai pour les îliens et dans les régions où les processions commencent à avoir lieu dès octobre.Dès juin pour toutes les autres zones concernées  soit par le climat océanique, soit par le climat montagnard.

En climat océanique pur, il faudra faire le choix stratégique, de rajouter une phéromone mi-août, ou de choisir de ne couvrir que la période où les vols sont les plus conséquents pour n’utiliser qu’une phéromone dans la saison.

  • 3.2 Traitement par Bacillus Thuringiensis

Les pulvérisations de Bacillus thuringiensis *se caleront sur les dates d’émergences des papillons avec pour stratégie, soit de couvrir le pic de vol avec une seule application, soit la totalité de ce dernier, avec probablement deux pulvérisations.

*nous vous rappelons que pulvériser cette bactérie n’est pas anodin pour la faune auxiliaire, tout particulièrement pour les abeilles, elle est d’ailleurs interdite en Espagne ! Pour en savoir plus