Chaque année, les processions de chenilles processionnaires déclenchent leur lot d’urgences médicales et vétérinaires. Présentes sur une grande partie du territoire, ces chenilles apparemment inoffensives sont en réalité recouvertes de milliers de poils urticants capables de provoquer de graves réactions allergiques. Si vous vivez près d’un pin infesté, vous devez savoir comment anticiper, reconnaître et réagir.
Quand ont lieu les processions ?
Dès le mois de février, selon les régions et les températures, les premières colonies de chenilles processionnaires quittent leur nid d’hiver pour s’enfouir dans le sol. L’exposition au soleil, la date de ponte et la texture du sol sont des facteurs déterminants. Lorsque les conditions sont réunies — température de 10 à 20°C et sol meuble, la descente commence.
Mais si l’enfouissement est impossible, les chenilles continuent leur progression en quête d’un terrain favorable. C’est là qu’on les retrouve sur des surfaces chaudes : routes, murs, terrasses, seuils de porte… Des lieux très fréquentés, donc très risqués.
Ce qu’il se passe si vous intervenez pendant une procession
On pense bien faire en interrompant leur progression. Mais c’est tout l’inverse : intervenir à ce moment déclenche leur mécanisme de défense. Chaque chenille possède des “miroirs” sur son dos — des poches contenant jusqu’à un million de poils urticants prêts à se libérer au moindre stress. Ces poils invisibles à l’œil nu se dispersent dans l’air et restent dangereux pendant plusieurs mois, même au sol ou dans les vieux nids.
Les conséquences ? Des irritations cutanées, des crises respiratoires, parfois des urgences vitales. Et bien sûr, les animaux, attirés par la curiosité, paient le prix fort.
Comment éviter les risques liés à la chenille processionnaire ?
Lors d’une procession, ne tentez pas d’intervenir directement. Si possible, laissez les chenilles s’enfouir, puis marquez l’endroit avec un repère visible. Revenez un mois plus tard, arrosez généreusement le sol pour plaquer les éventuels poils restants, et procédez à l’extraction des chrysalides en vous protégeant : gants, lunettes, vêtements couvrants et surtout jamais face au vent.
Les chrysalides récoltées doivent être incinérées. Pas de compostage, pas d’enterrage en surface. Les poils restent actifs très longtemps.
Les symptômes à surveiller
Chez l’humain
- Sur la peau : Rougeurs, démangeaisons, brûlures, parfois cloques. Les lésions apparaissent souvent aux points de frottement des vêtements (poignets, cou, jambes). Dans certains cas, les symptômes sont sévères : fièvre, palpitations, œdème de Quincke.
- Voies respiratoires : Éternuements, irritation des muqueuses, toux, voire crise d’asthme.
- Yeux : Paupières gonflées, douleurs, rougeurs. Une projection dans l’œil peut aller jusqu’à une perte de vision. Une consultation ophtalmologique est indispensable en cas de doute.
Chez l’animal
Les chiens et chats sont les premières victimes. En reniflant ou en mordillant les chenilles, ils déclenchent une violente réaction : salivation excessive, langue gonflée, rouge, douloureuse, puis pâle, parfois nécrosée. C’est une urgence vétérinaire absolue.
Non traitée à temps, la langue peut devoir être amputée, et les organes internes peuvent être touchés (reins, système digestif, coagulation). Les chevaux, les moutons et même les animaux de basse-cour peuvent également être atteints s’ils broutent de l’herbe contaminée ou s’allongent sur un sol infesté.
Les bons gestes en cas de contact
- Ne pas frotter : Utilisez du sparadrap pour retirer les poils visibles, sans les casser.
- Lavage immédiat : Lavez la peau à l’eau claire (jamais chaude).
- Vêtements contaminés : Lavez-les à 60°C minimum.
- Animaux : Rincez la gueule à l’eau froide avec une éponge douce, sans faire avaler. Ne frottez pas.
En cas de symptômes, consultez un professionnel sans attendre. Pour les animaux, contactez votre vétérinaire ou le centre antipoison vétérinaire de Lyon (📞 04 78 87 10 40).
Et l’homéopathie dans tout ça ?
Certains vétérinaires préconisent des remèdes homéopathiques en complément d’un traitement médical, comme Arsenicum Album, Histaminum ou Apis Mellifica, notamment pour les brûlures des muqueuses. Attention cependant à ne jamais vous contenter de l’automédication. Ces solutions sont à envisager en renfort, pas en remplacement des soins vétérinaires ou médicaux.
Prévenir vaut mieux que guérir : les solutions disponibles
Pour ne pas en arriver là, il faut agir en amont, dès l’automne ou au plus tard en hiver :
- Installer un collier Écopiège® autour du tronc pour piéger les chenilles au moment de la descente.
- Écheniller manuellement les nids d’hiver, avec précaution.
- Poser des nichoirs à mésanges, ces oiseaux insectivores friands de chenilles.
- Utiliser des pièges à phéromones pour capter les papillons mâles en été.
- En cas d’infestation massive, recourir à une pulvérisation de Bacillus thuringiensis par des professionnels formés.
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En résumé
La chenille processionnaire du pin est bien plus qu’un simple nuisible. C’est un danger réel, pour les humains comme pour les animaux. Le meilleur moyen d’éviter les problèmes qu’elle cause ? L’observation, la prévention, et des gestes adaptés au bon moment. La Mésange Verte vous accompagne depuis plus de 10 ans dans cette lutte raisonnée et écologique.